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Le vol 77 surveillé en haut lieu

À quelle heure a été identifié l’avion en approche vers Washington ?

L’aéronef s’était-il approché de Washington sans être repéré avant 9 h 34, soit trois minutes avant l’impact, comme l’affirme la version officielle, en raison de la défaillance des radars ?
Pas si l’on se fie à Norman Mineta, Secrétaire aux Transports de l’administration Bush, qui se trouvait dans le bunker d’urgence de la Maison-Blanche avec le Vice Président Dick Cheney le 11 Septembre 2001.

Alors que le présumé avion d’American Airlines se rapprochait du Pentagone, il a fait état d’une scène étrange qu’il situe aux alentours de 9h26.

« Un jeune homme allait et venait et rapportait au vice-président Dick Cheney : “l’avion est à 50 miles du Pentagone”, “L’avion est à 30 miles du Pentagone”. Lorsque l’avion n’était plus qu’à 10 miles, le jeune homme aurait demandé au Vice Président si les ordres tenaient toujours. La réponse de celui-ci fut : “Bien sûr qu’ils tiennent toujours, avez-vous entendu le contraire ?” »

Puis Mineta certifia, sans le prouver, que le Vice Président faisait référence au vol 77, ce qui est cohérent avec le timing du vol, qui était approximativement à 38 miles vers 9 h 29 selon le Washington Post [1] et ce qui a été confirmé par le directeur de la FAA Monte Belger [ABC NEWS, 9/11/2002]

La connaissance de l’approche de l’approche du vol 77 avant 9 h 34 a été confirmée par un document déclassifié en janvier 2009 par la NARA (National Archives and Records Administration), qui est un mémo manuel rédigé par Mile Kara, membre de la Commission d’enquête, sur des documents mis à sa disposition par le Secret Service.

Ce document, peu lisible et sujet à interprétations, semble attester que le vol 77 avait été repéré par les services secrets dès 9 h 30.

 

Selon au moins quatre sources différentes, l’approche du vol 77 vers Washington a donc été repérée bien avant 9 h 34, entre 9 h 21 et 9 h 27.

Ces propos de Norman Mineta, pourtant témoin capital de la gestion de la crise au plus haut niveau de l’État, ne figurent pas dans le rapport de la Commission d’Enquête. Au contraire, pour parer aux questions qui ne manqueraient pas de naître si ce témoignage venait à faire surface, il semble que la Commission, relayée par les médias, eut recours à 2 stratégies différentes de diversion :

 

1 : La confusion avec un autre avion
Le rapport tenta d’esquiver ce paradoxe en s’appuyant sur le témoignage des militaires qui furent alertés à 9 h 21 d’un premier vol en approche vers Washington, mais que les militaires le prirent pour le vol AA11, qui lui, s’était en fait déjà écrasé contre le WTC. Ce vol fantôme s’approchant de Washington depuis New York, le NEADS envoya les avions de Langley à Baltimore, situé entre Washington et New York.

En 2006, en connexion avec la sortie du docu-fiction Flight93, le public d’une émission sur MNSBC pu entendre la conversation suivante, entre 2 militaires du Secteur Nord Est de la Defense du NORAD (le NEADS) :

9h21 min 37 sec

[Sergent-chef Maureen] Dooley : Un autre détournement ! Il se dirige vers Washington !

[Commandant Kevin] Nasypany : Merde ! Donnez-moi un lieu.

Homme non identifié : Okay. Troisième, avion détourné – se dirigeant vers Washington.

Cette version est bien conforme à la seconde version fournie par les militaires dans la chronologie du NORAD.

Cependant, cet avion ne peut pas être celui qui s’approchait de Washington en venant de l’ouest, car même si sa position n’a pas été révélée, on peut la déduire du fait qu’il a été confondu avec le vol 11, dont les militaires crurent qu’il ne s’était pas écrasé à NY. Pour que cette erreur soit possible, il faut que l’avion soit arrivé du nord-est, ce qui est confirmé par la décision prise 3 minutes plus tard – si l’on en croit le rapport de la Commission – d’envoyer des avions au dessus de Baltimore.

La carte ci-dessous illustre le positionnement relatif des 3 villes et de la trajectoire

Washington, Baltimore, New York et la trajectoire du vol 77

 

Donc cet avion fantôme n’était pas l’avion que Mineta rapporte. En mentionnant l’approche d’un avion supposé, la commission organise donc une confusion avec le récit de Mineta, qu’elle impute donc – sans le dire – à un signal intempestif fantôme.

À propos de cette diversion, voici la conclusion de Peter Dale Scott, dans « La route vers le Nouveau désordre mondial » [éditions Demi Lune]

«  Cette description de l’épisode de l’alerte du vol AA77 illustre la distinction entre un pur mensonge et une tromperie délibérée. L’affirmation du rapport selon laquelle on a ordonné aux avions de chasse de décoller en « réponse à un avion fantôme » relève du langage soigneusement élaboré, dont un avocat pourrait probablement persuader un jury de tribunal de la considérer comme non fallacieux. Pourtant, le sentiment ainsi créé par le rapport selon lequel le NORAD ne fut pas alarmé suffisamment tôt pour gérer la menace de cet avion qui s’approchait de Washington fut matériellement trompeur, pour ne pas dire faux« .

 

2 : La confusion chronologique

Au moins 2 histoires ont été racontées présentant des ressemblances troublantes avec le récit de Mineta, mais présentant l’intérêt de la discréditer :

« Après que les avions eurent percuté les Tours Jumelles, un troisième avion s’écrasa sur le Pentagone. Cheney prit alors connaissance d’un rapport annonçant qu’un avion survolant la Pennsylvanie se dirigeait vers Washington. Un assistant militaire demanda deux fois l’autorisation de l’abattre.

Le Vice Président dit oui une fois de plus, se rappela Josh Bolten, le directeur de cabinet adjoint de la Maison Blanche. ‘Et l’assistant le demanda une troisième fois. Il dit ‘Monsieur, juste pour avoir la confirmation pouvons-nous l’abattre ?’ Et le Vice président, sa voix laissant percevoir l’agacement, répondit : J’ai dit oui » [CNN, 11/09/2002]

La commission fournit également un récit proche de celui de Mineta, mais suffisamment distant pour le discréditer :

« Quelque part entre 10 h 10 et 10 h 15, un assistant militaire dit au Vice président Dick Cheney, et à d’autres personnes, que l’avion se situait à 80 miles [ …]. Le Vice président autorisa les avions de chasse à s’engager contre l’avion qui s’approchait […]. L’assistant militaire revint quelques minutes plus tard, probablement entre 10 h 12 et 10 h 18, et annonça que l’avion se trouvait à 60 miles. Il demanda encore une fois l’autorisation d’engagement. Le Vice Président répondit une fois de plus oui […]. Bolten assista à ces échanges et… suggéra que le Vice président contacte le Président afin de confirmer l’ordre d’engagement.[…]. Le Vice président était connecté avec le Président à 10 h 18 durant une confirmation de deux minutes qui lui permit d’obtenir cette confirmation. […]. À approximativement 10 h 30, le PEOC commença à recevoir des rapports lui indiquant un autre avion détourné, cette fois à seulement 5 ou 10 miles […]. Le Vice président communiqua encore une fois l’autorisation ‘d’engager’ ou ‘d’abattre’ l’avion. » [Rapport de la commission ; p 464]

Il est difficile de penser que ces ressemblances sont fortuites. Plus probablement, elles témoignent qu’une manœuvre visant à discréditer le récit de Mineta fut opérée dès la rédaction du rapport de la Commission.

 

Pourtant, Mineta précisa son témoignage donné lors de la conférence à l’Academy of Achievement. Voici ce qu’il raconta à des membres du mouvement pour la réouverture de l’enquête :

Quand le jeune homme est entré et a dit à Dick Cheney : ‘il y a un avion à 50miles en direction de Washington’, j’ai demandé à Monty Belger, qui est le numéro 2 de la FAA, ‘Monty, qu’est-ce que tu as sur le radar à propos de cet avion qui approche ? ’. Il a dit ‘Eh bien, le transpondeur a été éteint, alors nous ne savons pas qui c’est, et nous ne connaissons ni son altitude ni sa vitesse.

Mineta, 3 ans après son audition devant la commission, confirme donc que l’avion était identifié alors qu’il était à plus de 80 km du Pentagone et qu’il était bien visible sur les radars de la FAA, même si sa localisation (les données radars ne permettent pas une géolocalisation précise ni aisée) est restée incertaine.

 

D’autres questions se posent à l’examen du témoignage de Mineta, soulevées par Robin Hordon, ancien contrôleur aérien :

  • Selon le témoignage du contrôleur en chef de l’aéroport national de Washington, c’est le Secret Service qui a informé les contrôleurs de l’approche du vol 77. A-t-il identifié l’avion qui s’approchait à grande vitesse de Washington, alors que les contrôleurs aériens ne l’avaient pas encore repéré à ce moment – c’est d’ailleurs le Secret Service qui les informa de son approche ?
  • Il est possible – ainsi que le soupçonne Mile Kara – que le Secret Service ait pu repérer le vol 77 grâce au système National Tracon, lui permettant d’avoir un accès direct aux informations radars de la FAA, avant même que les contrôleurs ne le fassent eux-mêmes. Cependant, pourquoi le Secret Service aurait-il à ce point été plus performant que la FAA ?
  • Un radar militaire aurait-il permis cette identification, contrairement à toutes les versions présentées à la fois par les militaires eux-mêmes et par la commission ?
  • Il fut rapidement connu – plusieurs mois avant que les boîtes noires ne soient analysées (puisque le directeur du FBI Robert Mueller annonça avoir récupéré les données de trajectoire de la boîte noire que le 25/02/2002) – que le vol 77 a finit sa manoeuvre en spirale “descendant les derniers 7000 pieds en deux minutes et demie » ([CBS NEWS, 9/21/2001]). D’où vient cette information, puisque les radars primaires ne permettent pas de connaitre l’altitude ? Robin Hordon fait remarquer qu’un avion militaire, équipé d’un transpondeur IFF [Identification-Friendly or Foe], n’est pas repérable par la FAA, mais permet de fournir les informations d’altitude. Un transpondeur militaire équipait-il l’avion en approche ?

 

 

 

[1] Mineta n’a pas pu, comme cela a été prétendu, confondre avec le vol 93, qui fut en permanence à plus de 125 miles du Pentagone.

[2] En revanche, la présence de cet écho parasite sur les écrans des militaires, qui provoqua le décollage des F16 de Langley dans la mauvaise direction (théoriquement vers Baltimore, mais ils finirent au-dessus de l’océan, suite à des erreurs d’orientation) ne fut jamais expliquée. La commission avoua qu’elle fut incapable d’obtenir la moindre explication… Il est cependant tentant de faire le lien avec la société informatique à capitaux saoudiens PTECH, qui détenait une habilitation militaire, et qui fut suspecté par le FBI d’être une officine servant à financer le terrorisme et est souvent considéré comme étant un faux-nez de la CIA, lui permettant de financer des activités illégales et extra-territoriales.

[3] De plus, lors de ses auditions devant la commission d’enquête, Cheney a nié être présent dans le PEOC avant 10:02, ce qui révèle une différence de prés de 40 minutes dans les différentes versions de son emploi du temps. L’enjeu posé par cette question est cependant au-delà du champ de ce dossier. On se rapportera au travail de David Ray Griffin et de Peter Dale Scott pour comprendre les enjeux relatifs à l’emploi du temps exact de Cheney ce matin-là.