Des menaces persistantes

L’évacuation de la tour de contrôle du Reagan Airport

Vers 9h55, soit près de 20 minutes après l’attaque sur le Pentagone, Chris Stephenson, le superviseur de la tour de contrôle de l’aéroport Reagan, reçut un appel provenant du centre de commandement de la FAA à Herndon l’informant qu’un autre avion s’approchait de Washington, et que la présence d’une bombe y avait été confirmée. Au lieu d’essayer de suivre l’approche de cet avion – qui était probablement le vol 93 - sur le radar de contrôle des avions en approche (TRACON), Stephenson décida d’évacuer la tour de contrôle. Dan Creedon, un contrôleur en charge du TRACON tenta d’appeler la tour pour annuler cet ordre d’évacuation puis, n’obtenant personne, se rendit à la tour et constata que seule « une équipe minimum » était encore présente, formée par 4 volontaires seulement [SPENCER, 2008, PP. 215-216].

Cette couardise pourrait sembler étrange, alors que la menace n’avait pas été réellement confirmée, et que la tour de contrôle ne représentait pas une cible prioritaire au vu des nombreux lieux de pouvoir à Washington.

Finalement, les contrôleurs restés dans la tour finirent par évacuer, et furent escorté par le Secret Service vers un centre de gestion des urgences mobiles.

 

L’évacuation du site de l’attaque

Les opérations de lutte contre les incendies furent brutalement interrompues vers 14 :00 le 11/9 lorsque le site du Pentagone fut évacué en raison de l’annonce d’un avion non identifié en approche. Les pompiers durent abandonner leur équipement et courir se réfugier dans des lieux sécurisés [US DEPARTMENT OF HEALTH AND HUMAN SERVICES, 7/2002, PP. A16 AND A30]. Cette information provenait de la tour de contrôle de Reagan, inquiétée par le fait que l’avion ne s’identifiait pas lui-même alors que tout avion non militaire était interdit dans les airs [CREED AND NEWMAN, 2008, PP. 187]. Puis, les contrôleurs annoncèrent que l’avion avait disparu des écrans radars avant qu’on apprenne finalement que « l’avion était amical ». En effet, d’après le Arlington County After-Action Report, cet avion aurait transporté le ministre de la justice John Ashcroft vers Washington [FIRE ENGINEERING, 11/2002].

Cependant, cette explication n’est pas compatible avec un rapport de la FAA datant de 2002 qui affirme qu’Ashcroft a atterri « juste avant 9 heures », soit 5 heures plus tôt [FEDERAL AVIATION ADMINISTRATION, 3/21/2002].
Cette évacuation, qui fit perdre un temps précieux pour la lutte contre les incendies et la recherche des indices aurait due être évitée, surtout si elle était uniquement justifiée par l’approche d’une personnalité officielle. Des manques de moyen de contrôle furent invoqués pour expliquer ce curieux cafouillage mais cette version n’explique pas toutes les incohérences et les retournements de situation.

 

Le 12 septembre

Une nouvelle évacuation eut lieu le lendemain, lorsqu’un nouvel avion ne s’identifiant pas fut repéré par la tour de contrôle de Reagan Airport [CREED AND NEWMAN, 2008, PP. 333]. L’avion fut rapidement identifié comme amical [FIRE ENGINEERING, 11/2002] et les opérations purent recommencer. Cette fois ci, c’est le directeur de la FEMA, Joseph Allbaugh, qui était à bord [US DEPARTMENT OF HEALTH AND HUMAN SERVICES, 7/2002, PP. A30 AND C52].