Les pilotes presque unanimes…

Les avis d’experts parus dans la presse internationale peu après les événements sont unanimes : le pilote devait être extrêmement qualifié pour exécuter la manœuvre d’approche « à la TopGun ».

  • « Pour s’emparer de quatre avions, les dévier des itinéraires prévus et s’arranger pour percuter le World Trade Center 2 fois et le Pentagone, ils devaient être compétents et entrainés » (CNN, 12/09/2001)
  • « Des professionnels de l’aviation ont déclaré que les avions étaient manoeuvrés avec un grand talent, accréditant la présence d’un pilote aguerri aux commandes, potentiellement l’un des pirates. Pour quelqu’un qui serait même capable de débrancher un transpondeur, une manoeuvre qui est tout sauf évidente »(Washington Post, 11/09/2001)

 

Cependant les capacités de ce dernier (qui, n’ayant pas de billet, n’avait pas été inscrit sur la liste des passagers du vol 77) à réaliser cette manœuvre ont été sérieusement remises en question dans la presse internationale peu après les évènements :

 

  • « Pour 10 000 dollars chacun, ils ont pris des cours de pilotage jusqu’en novembre, sur des petits avions : 40 heures de vol sur un Cessna 172 et 15 heures sur un Piper. Rudi Dekkers affirme qu’il est impossible de piloter des avions de ligne avec une telle formation » (Libération, 14/01)
  • « Des membres du personnel à l’école d’aviation Pan Am International ont décrit M. Hanjour comme quelqu’un de poli, doux et très calme. Mais surtout, un ancien employé a déclaré qu’il le considérait comme un très mauvais pilote. « Je suis toujours stupéfait qu’il ait pu voler dans le Pentagone”, a dit l’ancien employé “Il était incapable de voler” » (New York Times, 04/05/2002)
  • « … lorsque l’instructeur Baxter et son collègue Ben Conner instructeur ont mis Hani Hanjour à l’essai par trois fois au cours de la deuxième semaine d’août, ils ont constaté qu’il avait du mal à contrôler et faire atterrir un monomoteur Cessna 172. Malgré la licence de pilote fédéral et le carnet de 600 heures d’expérience de vol présenté par Hanjour le chef instructeur Marcel Bernard a refusé de lui louer un avion sans leçons supplémentaires » (Newsday, 04/06/2002)
  • Duncan K.M. Hastie, propriétaire de l’école, a décrit Hanjour comme un « élève médiocre » qui « gaspillait nos ressources » (Amy Goldstein, Lena H. Sun et George Lardner Jr., « Hanjour an Unlikely Terrorist, » The Cape Cod Times, 21 Octobre 2001)
  • L’association Pilots for 911Truth, qui regroupe plus de 80 pilotes professionnels a exprimé ses interrogations sur la faisabilité pour Hani Hanjour d’une telle opération.
  • Le témoignage de Russ Wittenburg : pilote de chasse et pilote de ligne à la retraite. Il a volé durant sa carrière sur deux des vols impliqués le 11 septembre 2001 (Le vol 175 et le vol 93) et il ironise : « J’apprends à découper la dinde à Noel, et le lendemain, je fais une greffe de cœur » (Zero ; 44 :10)

 

  • Peggy Chevrette, la directrice des opérations de Jet Tech, une école de pilotage, contacta à plusieurs reprises la FAA pour leur faire part de ses inquiétudes concernant Hanjour.[1]

« Je n’ai jamais pu croire qu’on lui ait attribué une licence, vu ce qu’il nous montrait, et c’est pour cela que j’ai pris cette décision », témoigne la directrice du centre d’apprentissage Peggy Chevrette (FAA was alerted to sept. 11 hijacker » ; CBS News 10 mai 2002)

 

Comme on peut le constater, ces avis sont nombreux et devraient être pris en considération dans le cadre d’une instruction impartiale de ce dossier [2].

 

Malgré ses compétences douteuses et son absence de maitrise de l’Anglais (il était si mauvais qu’il lui a fallu cinq heures pour venir à bout d’un examen oral qui aurait dû en durer deux), Hanjour a obtenu son brevet, probablement en profitant du laxisme d’examinateurs peu scrupuleux [3].

 

Brevet de Hani Hanjour


Lorsqu’il voulu passer le brevet de pilotage d’un 737, son instructeur conclut son évaluation avec cette dernière phrase : « Il [Hanjour] devra acquérir bien plus d’expérience dans le pilotage de plus petits appareils avant d’être prêt à maîtriser des avions plus grands. » [pièce à conviction du procès de Moussaoui].

Le rapport de la commission du 11/9 a reconnu l’échec de Hanjour avec un simulateur de 737 sans expliquer l’incohérence que cela constituait (Rapport de la commission ; p 227)


[1] John Anthony, un inspecteur fédéral, se déplaça finalement à l’école et examina les références de Hanjour. Curieusement, il les trouva en ordre et ne prit aucune mesure supplémentaire, et suggéra même que Jet Tech fournisse à Hanjour un interprète, ce qui surprit Chevrette, car c’était en violation avec les règles de la FAA.

[2] Les requêtes suspectes exprimées par les pirates à leurs professeurs, et leur manque d’intérêt pour les manœuvres d’atterrissage et de décollage avaient attiré l’attention du FBI. Cependant, les rapports des agents sur le terrain, dont Coleen Rowley, notamment le mémo de Phoenix [Fortune, 5/22/2002; Arizona Republic, 7/24/2003], furent bloqués par Dave Frasca (source : Crossing the Rubicon : Decline of the American Empire at the End of the Age of Oil– Michael Ruppert)

[3] Heather Awsumb est la porte-parole du syndicat des Professional Airways Systems Specialists. Elle affirme que les examinateurs de la FAA reçoivent entre 200 et 300 $ pour chaque examen de vol. » S’ils ont la réputation d’être trop sévères, ils ne pourront pas faire du business. » Selon elle, le système actuel permet de vendre la sécurité au moins offrant. » [Kellie Lunney, “FAA contractors approved flight licenses for Sept. 11 suspect,” GovernmentExecutive.com, 13 juin 2002]