Les 4 erreurs de Hani Hanjour

Dans leur choix d’approche finale, les pirates ont commis 3 erreurs grossières, qui soulèvent un doute sérieux sur leur degré de préparation.

 

Erreur n°1 : un joker pour la défense aérienne

On peut s’étonner que le bon sens n’ait pas soufflé a Hani Hanjour que chaque minute supplémentaire en vol donnerait des chances accrues à la défense aérienne théoriquement en poste[1] de l’intercepter et de le détruire. Il choisit néanmoins de reporter l’attaque de près de 3 minutes supplémentaires pour réaliser une boucle de 330° au-dessus de Washington.

 

Trajectoire finale (source : NTSB ; 2006)

 

 

Force est de constater que cette durée « bonus » offerte à la défense aérienne des Etats-Unis ne fut pas d’un grand secours puisque l’armée américaine fut incapable d’en profiter.

 

Erreur n° 2 : Hani Hanjour se lance des défis

L’aile n°1, choisie par Hani Hanjour, est la seule partie du Pentagone à présenter d’importants obstacles : l’approche choisie l’a contraint à survoler la colline située au nord ouest, passer au dessus de l’antenne du VDOT, plonger vers le Pentagone puis redresser l’appareil au dernier moment pour frapper le bâtiment horizontalement.

Nous abordons ici la possibilité physique que cette manœuvre ait pu être réalisée. Mais sans même rentrer dans ce débat, on peut se demander quelle mouche a piqué Hani Hanjour pour choisir cette approche, qui avait toutes les chances de faire échouer l’attaque, alors que toutes les autres options d’attaques ne présentaient aucun obstacle de ce type.

 

Erreur n°3 : tout ca pour ça ?

Ensuite, il convient de remarquer qu’une approche en piqué direct, dans l’alignement de sa trajectoire, aurait permis à Hani Hanjour de percuter le Pentagone à l’endroit où siègent les plus hautes instances de commandement, et en premier lieu, le bureau du secrétaire d’état à la Défense Donald Rumsfeld.

 

Extrait de Pandora Black Box 2 – Pilots For Truth – n’aurait il pas été plus facile de plonger tout droit ?

 

Cette information, disponible dans le domaine public n’aurait-elle pas pu influencer le plan des pirates ?

Voici ce qu’en disent les historiens du Pentagone, dans leur livre Firefight : Inside the Battler to Save the Pentagone on 9/11 :

« LE NMCC (haut commandement militaire national) se situait à l’opposé de la façade ouest, l’endroit où le vol 77 s’est écrasé. Ce centre de commandement se trouvait dans une section du Pentagone (…) abritant les bureaux de l’Etat major et ceux de nombreux officiers supérieurs, y compris le ministre de la Défense. (…). Le bureau du ministre, en périphérie de l’anneau E, était indiqué sur un historique du Pentagone publié par le ministère de la Défense lui-même. Le bureau du chef d’Etat major interarmées, le plus haut responsable militaire, était juste en dessous de celui du ministre de la Défense. De nombreux autres généraux et amiraux travaillaient dans cette même zone. Si les terroristes avaient voulu viser non seulement le Pentagone, mais les fonctionnaires les plus importants, il leur aurait été facile de se renseigner pour savoir où frapper (…). Cependant, les personnes les plus influentes du Pentagone, dans les bureaux les plus importants, n’ont étrangement pas été prises pour cible. »

D’après le rapport de la commission officielle, le choix de Hanjour a été d’ordre technique et non tactique : se dirigeant aux instruments, il aurait été contraint à cette manœuvre en raison de l’altitude trop élevée (Rapport de la commission ; page 9 ; [CBS News, 21/09/2001]). Ce n’est pas l’avis des pilotes de Pilots For Truth pour qui l’attaque directe en piqué vers le Pentagone aurait été aisément réalisable par les pirates.

De plus, d’après Lee Evey, le responsable des travaux, seules 800 personnes sur 4500 étaient présentes dans la partie du bâtiment qui a été choisie par les pirates en raison des travaux encore en cours. [US Department of Defense, 9/15/2001]

 

Erreur n°4 : la zone la moins vulnérable

Enfin, remarquons que les pirates ont percuté une aile du Pentagone qui abrite le nouveau centre de la Navy, et dont les façades et les fenêtres avaient été récemment renforcées. En effet, selon ArchitectureWeek, des « dégâts humains innombrables ont été évités car les nouvelles fenêtres étaient résistantes au choc et n’ont pas explosé en projetant des éclats de verre »

La maçonnerie avait été également renforcée par des structures en acier et kevlar.

 

Comme on le voit, les terroristes, s’ils avaient l’intention de maximiser les dégâts, ont fait le mauvais choix : ils se sont attaqués à la zone du Pentagone qui présentait pour eux le triple inconvénient d’être la moins vulnérable, la moins fréquentée et la moins stratégique du Pentagone.

 


[1] normalement positionnée à un niveau très élevé de vigilance en raison des 2 attaques contre les tours nord et sud du WTC plus de 30 minutes auparavant