Le trou de sortie

L’objet qui a percuté le Pentagone semble avoir traversé les 3 premiers anneaux du bâtiment (qui, au niveau du premier étage, ne sont pas séparés par des cours intérieures) et serait donc ressorti au niveau de l’anneau C, occasionnant sur le mur extérieur de cet anneau un trou quasi circulaire, qui a bien sûr été soigneusement étudié par les sceptiques de la version officielle.

 

 

Après avoir été tout simplement ignorée dans le rapport de reconstruction, la présence de ce trou a été expliquée de différentes manières, complètement incompatibles les unes avec les autres, et dont la succession pourrait suggérer qu’un certain embarras entoure cette question.

Dans un premier temps, le chef de la reconstruction du Pentagone, Lee Evey, a affirmé que ce trou avait été causé par le nez du vol 77.

« Le nez de l’appareil a effectivement pénétré les (…) anneaux E, D, et C (…). Il est entré dans l’anneau C, donc il a continué un peu vers le couloir A-E. » [62 - Pentagon News Briefing - 15 septembre 2001 - ]« 

Ce constat confirmait les déclarations faites 2 jours plus tôt par le ministre de la Défense, Donald Rumsfeld, lors de l’émission « Good Morning America » sur ABC :

« l’avion est entré (…) entre le premier et le deuxième étage. (….) Et il est entré en pénétrant 3 anneaux. On m’a dit que le nez est… qu’il est toujours là, tout près de la cour intérieure, à un anneau de là. » [Good Morning America - ABC - 13 septembre 2001]

Or, comme l’explique Thierry Meyssan, le nez d’un avion, le radôme, contient le système de navigation électronique. Afin de permettre le passage des ondes des appareils, il n’est pas constitué de métal, mais de fibres de carbone et n’est pas conçu pour résister aux chocs. L’enveloppe extérieure, de même que son contenu, sont donc extrêmement fragiles. Sur un obstacle, ils s’écrasent, et ne pénètrent pas.

 

Illustration de la fragilité du nez d’un avion (Boeing 757-204 de Britannia Airways, en septembre 1999)

 

Il semble donc très improbable que le nez du vol 77 ait pu perforer l’enceinte extérieure renforcée puis continuer sa course au travers du réseau de poutre en béton armé sur près de 100m pour arriver suffisamment intact pour être la cause du trou dans l’anneau C.

Apparemment consciente que cette explication était aussi fragile que le nez lui-même, le Military District of Washington a affirmé que c’est le moteur de l’avion qui était responsable de l’impact.

Par la suite, le journal Popular Mechanic, dans son numéro / Debunking 9/11 Myths by Popular Mechanics (p70), fameuse tentative de tordre le cou aux théories alternatives sur le 11/9) [1] : a affirmé que le trou avait été causé par le train d’atterrissage. Pourtant, celui-ci a, d’après le Pentagon Building Performance Report été retrouvé 4m en avant du trou de sortie. Ce train de plusieurs tonnes aurait-il rebondi comme un ballon de basket avant de s’arrêter ?

Apparemment, cette explication n’a pas non plus convaincu l’université de Purdue qui a avancé à son tour une nouvelle théorie explicative : la théorie du cercle d’énergie, selon laquelle le carburant, les débris et l’inertie de l’avion ont continué sur leur trajectoire après la destruction de l’avion.

Cependant, Purdue n’explique pas pourquoi les débris de l’avion se seraient répartis de manière circulaire alors qu’il ne possède pas une telle symétrie et pourquoi ce cercle d’inertie n’a pas détruit l’intégralité des colonnes.

De son coté, le National Geographic a dans le cadre de son programme « Seconds to Disaster », consacré au 11/9 en 2004, a suggéré que des explosions secondaires, causées par l’impact et le carburant, couplées à la géométrie des lieux ont causé des ondes de choc à l’origine de ce trou C.

Là encore, cette explication est incomplète :

  • Comment une onde de choc – causée par la compression de l’air – a pu se transmettre avec tant d’énergie dans un lieu ouvert vers un point aussi localisé ?
  • Pourquoi l’effet de cette onde a découpé le mur si nettement au lieu de s’estomper progressivement ?
  • Pourquoi une telle explication ne peut-elle se référer à aucun précédent connu ?
  • Qu’est-ce qui a explosé ?
  • Comment expliquer que des restes de débris aient été également retrouvés au-delà de l’anneau C, d’après la reconstitution réalisée par le FBI ?

 

Reconstitution de la position des fragments humains retrouvés, réalisée par le FBI
et versé au dossier du jugement de Zacarias Moussaoui en 2006

 

Finalement, certains membres du mouvement pour la vérité, mais critiques de la « no plane theory », ont avancé l’explication qu’un flux de matières à grande vitesse, provenant de l’avion, a produit ce trou et explique sa forme circulaire.

L’ingénieur en mécanique Michael Meyer a rejeté cet explication en affirmant que les débris aurait dû être considérablement ralentis par la forêt de poteaux dans le bâtiment. Selon lui, ce trou pourrait avoir été causé par un engin militaire ou un dispositif quelconque, à charge creuse. Il explique que le trou est circulaire, découpé de façon nette comme on s’y attend de la part de l’énergie très localisée, et concentrée d’une ogive militaire à charge creuse.

 


[1] Cet article a conduit David Ray Griffin à publier 9/11 La faillite des médias (sous son titre anglais Debunking 9/11 debunking) consacré à une analyse critique des arguments et méthodes de Popular Mechanics.