Dur d’être un témoin

De nombreuses personnes présument à tort que des centaines voire des milliers de témoins étaient en mesure de voir l’avion frapper le bâtiment, or ce n’est pas le cas, pour plusieurs raisons :

  • En premier lieu, parce que le Pentagone n’est pas à Washington, mais à Arlington, de l’autre côté de la rivière Potomac, et donc en dehors de la zone touristique.
  • Ensuite parce que les immeubles aux alentours sont relativement peu nombreux et que les points de vue sur la façade et la zone d’approche restent relativement rares.
  • En raison de la topographie complexe de la zone. Le Pentagone ne fait que cinq étages (et les dégâts initiaux se limitaient aux deux premiers) ; il est situé au creux d’une large cuvette dont la pente est orientée vers l’ouest, la direction d’où venait l’avion. De plus, la butte naturelle créée par la route 24 et par les lignes d’arbres devant le Pentagone a empêché de nombreux témoins d’assister à l’intégralité de l’impact
  • Également parce que le trafic permanent de l’Aéroport National (également appelé aéroport Ronald Reagan) avec des passages d’avions tous les 2 à 4 minutes à proximité ont accoutumé les personnes familières de la zone aux bruits des moteurs. Ces derniers n’ont donc réagi qu’après s’être rendu compte que l’avion en approche du Pentagone était exceptionnellement bas, c’est-à-dire dans le dernier kilomètre de la trajectoire, moins de 6 secondes avant impact

 

Cela limite le nombre de témoins réels, et explique que, sur les centaines de témoignages qu’on s’attendrait à trouver, il y a en fait moins de 70 qui mentionnent l’impact sur la façade.

Parmi les témoignages ne présentant pas d’incohérence majeure (61 au total), certains n’ont toutefois pas le même poids que d’autres, pour les raisons suivantes :

„- Leur témoignage a été inséré dans le récit du journaliste, et n’est pas directement rapporté (14 témoignages). Exemple : « Mark Bright, en fait, vu l’avion heurter le bâtiment ».

- „Leurs auteurs n’ont pas réellement vu la scène de l’impact, mais l’ont reconstituée d’après les informations qui leur ont été apportées après coup (27 témoignages). Ainsi, Bobby Eberly, qui déclara initialement que « l’avion s’écrasa dans le Pentagone et explosa » reconnu plus tard qu’il n’était pas en position de voir réellement le crash.

„De plus, 9 témoignages ont été écartés en raison des incohérences, sincères ou suspectes… Ainsi, le témoignage de Lee Evey, directeur de la reconstruction de la façade ouest, raconta que « l’avion s’approcha du Pentagone, rentrant dans le bâtiment » alors qu’il n’a pas vu la scène, mais relate juste les faits en sa qualité de directeur du chantier. Ou Kim Flyer, qui prétendit avoir vu les visages des passagers, ce qui, au vu de la vitesse de l’avion, entache sérieusement sa crédibilité.

 

Au total, si on ne conserve que les témoignages directs, provenant de témoignages semblant avoir réellement vu l’impact, il reste 25 témoignages de l’impact sur les 70 de départ.

Cela reste néanmoins un chiffre important, et chacun d’entre eux devrait encore être étudié en profondeur (ce qui n’est pas toujours facile, nombre d’entre eux n’ayant pas pu être retrouvés).